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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 00:32

 

On savait déjà que l’Eglise catholique considérait l’athéisme parmi « les faits les plus graves de notre société », cette affirmation étant écrite dans son « Directoire général pour la catéchèse ». Mais l’on ne savait pas pourquoi.

Dans un message du 6/08/2010 « aux jeunes du monde », afin de les inviter aux XXVI èmes journées mondiales de la jeunesse en 2011 à Madrid, le pape Benoît XVI a affirmé :  

 

« Or l’expérience enseigne qu’un monde sans Dieu est un enfer où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance. A l’inverse, là où les personnes et les peuples vivent dans la présence de Dieu, l’adorent en vérité et écoutent sa voix, là se construit très concrètement, la civilisation de l’amour, où chacun est respecté dans sa dignité, où la communion grandit avec tous ses fruits. » 

 

Ce message a été repris par les principaux medias et a été diffusé dans toutes les églises catholiques du monde entier ainsi que sur tous les sites internet catholiques. On peut donc considérer que des centaines de millions de personnes en ont eu connaissance.

Ce message du pape est très important car il informe enfin sur la réalité de la vie des athées et des dangers de l’athéisme. Il est d’autant plus important que ceux qui ont été dès leur naissance baignés dans la religion peuvent ne pas connaître cette triste et dangereuse réalité.

 

Ainsi, « les jeunes du monde » doivent savoir que l’athéisme a pour conséquence un monde si atroce qu’il est un enfer.

Ils doivent savoir également que l’égoïsme prime chez les athées et qu’ils sont frustrés d’amour. Ils sont aussi en manque de joie et d’espérance. Leurs familles sont divisées et plus grave encore, ils sont porteurs de haine entre les personnes et les peuples.

Par contre, quand on vit avec la présence de Dieu, c’est le bonheur assuré, l’humanité connait une véritable « civilisation de l’amour » et les hommes se respectent enfin.

Face à de telles affirmations, on est en droit de se demander dans quel monde vit le pape. De quels peuples et de quels hommes parle-t-il ?

Les athées seront certainement étonnés de la manière dont le pape les décrit et du danger qu’ils représentent. Il est difficile de ne pas en conclure qu’ils sont les responsables de tous les conflits, de tous les massacres et des explosions de haine que l’on constate actuellement.

 

Néanmoins, la lecture de ce message du pape m’a conduit à me demander jusqu’à quel point une grande majorité de croyants de toutes religions pouvait adhérer à cette description de l’athéisme et des athées. Je pense que cette description est largement partagée.

Aussi, il m’a semblé nécessaire de proposer une analyse factuelle de l’athéisme.

 

Du fait de sa terminaison en « isme », l’athéisme se doit d’être une doctrine, une théorie, une idéologie. Elle est par définition la doctrine des athées.

Cette doctrine s’exprime en quelques mots : la négation de toutes les divinités tant qu’il ne sera pas prouvé par des preuves tangibles qu’elles peuvent exister. Rien de plus, rien de moins.

C’est certainement la plus simple des doctrines humaines au point qu’on est en droit de se demander si on peut l’appeler doctrine. D’autant plus qu’elle a pour seul but de nier l’existence d’êtres dont il n’a jamais été apporté la moindre preuve de leur réalité.

L’athéisme n’est que le refus du dogme des religions sur l’existence d’un ou des dieux tant qu’on ne leur a pas prouvé le contraire. Il n’est donc pas aussi un dogme comme certains l’affirment, mais son contraire, puisque ce principe peut à tout moment être remis en question.

Doit-on rappeler que le refus des dogmes est le fondement du raisonnement scientifique ?

Il est donc tout à fait cohérent d’affirmer comme Antonio Lopez Campillo et Juan Ignacio Ferreras :

 

« L’athéisme est un isme sans doctrine spécifique ; il se nourrit de la pensée et des découvertes d’autrui, celles des physiciens, des chimistes, des biologistes, des géologues, des anthropologues, des historiens et tant d’autres chercheurs dans le monde. »

 

Mais il est utile d’ajouter que l’athéisme se nourrit avant tout de l’absence totale de preuves de l’existence de dieux.

 

Ainsi les athées ne vivent pas avec l’idée qu’un dieu peut les guider, les contrôler, les punir, les récompenser. Ils ne croient pas à la vie éternelle, et ne se prosternent devant aucune statue.

C’est tout ce que les athées ont en commun. Cela en fait-il une idéologie, une doctrine ?

L’athéisme ne se pratique pas car ce n’est qu’une non-pratique. Ce n’est pas plus une croyance car c’est une non croyance. Prétendre que l’athée est un croyant, c’est considérer qu’un non-conformiste est un conformiste, qu’un non-violent est un violent, qu’un non-voyant est un voyant, etc...

 

L’athéisme ne propose aucune morale, aucune manière de vivre, aucune rencontre, aucune politique, aucune philosophie, aucune idole, aucun texte fondateur, aucun système de pensée, aucune communauté, aucun sentiment, aucun maître, aucune soumission.

L’athéisme n’interdit rien, n’impose rien. Il n’a aucune vision particulière de la société si ce n’est qu’il refuse qu’elle soit soumise à un dieu. L’athéisme n’interdit à personne de croire en Dieu mais implique un refus aux croyants à prétendre diriger la société au nom de ce même Dieu.

L’athéisme ne propose aucune clé du bonheur, ne conseille, ni ne promet rien.

L’athéisme ne peut pas s’imposer et ne peut donc pas être totalitaire car on ne peut imposer ce qui n’est qu’une façon de penser même si elle est aussi simple que l’athéisme.

 

L’athéisme s’arrête à sa définition. Dès que l’on veut aller un peu plus loin que sa définition, on peut trouver autant d’athéismes que d’athées.

Un athée peut être raciste, antiraciste, criminel, bienfaiteur, égoïste, généreux, lâche, courageux, violent, doux, cruel, compatissant. Rien ne définit un athée si ce n’est qu’il est en accord avec l’athéisme comme simple négation des divinités.

Un athée tel Xavier Beauvois peut réaliser un film comme « Des hommes et des Dieux » que la Conférence des évêques de France a qualifié de « chef-d’oeuvre de paix ».

Comment un athée a-t-il pu réaliser un tel « chef d’oeuvre de paix » alors qu’il est censé vivre dans la haine si l’on en croit le pape ?

Faut-il rappeler qu’aucun massacre n’a jamais été perpétré au nom de l’athéisme ? Personne n’a jamais tué au nom de l’athéisme.

 

Il n’y a pas d’athéisme intégriste, fondamentaliste ou extrémiste ou alors tous les athées sont intégristes, fondamentalistes ou extrémistes. On n’est pas plus ou moins athée. L’athéisme n’a pas évolué depuis sa définition. Les athées que l’on traite d’intégristes, de fondamentalistes ou d’extrémistes sont des athées qui ont adhéré à une doctrine particulière en plus de leur athéisme.

Les anticléricaux sont souvent considérés comme des athées extrémistes alors qu’ils adhèrent à une idéologie qui ne concerne pas que les athées. De nombreux croyants sont anticléricaux.

L’athéisme n’est par sa définition ni anticlérical, ni anti-religions.

Des athées peuvent être anticléricaux ou anti-religions, d’autres ne le sont pas.

L’athéisme ne donne de justification à aucun comportement si ce n’est de ne pas aller dans un lieu de culte pour y prier Dieu. Est-ce un danger pour l’humanité ?

 

Une doctrine par définition enferme, donne un cadre. Dans ce cas, l’athéisme serait plutôt une non-doctrine puisqu’il ne fait que s’opposer aux doctrines liées à la croyance en l’existence de dieux. Il n’est concerné par aucun autre sujet.

L’athéisme ne devrait jamais entraîner des débats compliqués sur sa nature car il se rapporte à un sujet qui n’est pas relatif. Un dieu existe ou non. Il n’existe pas en partie ou de manière relative.

L’athéisme n’affirme rien à priori puisqu’il ne fait que répondre à l’affirmation,

« un dieu existe », en demandant des preuves de cette affirmation et en indiquant que tant que ces preuves ne seront pas données ou que des arguments crédibles de la possibilité de son existence ne seront pas fournis, cette affirmation ne peut pas être validée.

Tous les enfants du monde naissent sans Dieu dans leur cerveau. L’athéisme peut donc être considéré comme naturel. Une éducation n’est pas nécessaire pour être athée. L’idée de Dieu vient de l’éducation. Il y a encore quelques siècles, cette idée de Dieu pouvait être simplement le constat de la totale méconnaissance des mécanismes de l’univers et du fonctionnement humain. Il n’y avait aucune raison de ne pas adhérer à l’idée de Dieu qui permettait de donner des explications au fonctionnement de l’homme et de l’univers. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

A titre de comparaison, on peut prendre l’existence ou non des extra-terrestres. Si il est aujourd’hui impossible de donner des preuves de l’existence des extra-terrestres, il existe par contre des arguments scientifiques crédibles de la possibilité de leur existence. C’est la raison pour laquelle il n’existe pas d’équivalent à l’athéisme concernant les extra-terrestres.

L’athéisme dans sa définition générale, ne se démontre pas puisqu’il est impossible de démontrer qu’aucun dieu n’existe. Par contre, l’athéisme quand il s’applique à des dieux en particulier peut se démontrer. Il existe en effet deux sortes de dieux :

 

- ceux qui sont définis comme n’ayant aucune action sur les hommes et l’univers. Leurs définitions ne peuvent pas être soumises à vérification. Il est impossible de démontrer leur existence ou leur inexistence.

 

- ceux qui sont définis comme agissant sur les hommes et l’univers. C’est le cas du Dieu des monothéistes et de certains dieux de la mythologie. Leurs définitions peuvent être soumises à vérification et il doit être possible de démontrer leur existence ou leur inexistence.

 

Ainsi, il est parfaitement possible de démontrer, par exemple, que les déesses greques Héméra et Nyx n’existent pas car elles sont censées apporter le jour et la nuit sur la terre indépendamment du soleil. Le fait de démontrer que le jour et la nuit dépendent du soleil prouve l’inexistence de ces déesses.

Pour affirmer qu’un être existe, on doit pouvoir prouver que ce qui le caractérise est une réalité. A l’inverse, quand on prouve que ce qui caractérise un dieu est faux, l’on démontre que ce dieu, tel qu’on l’a défini n’existe pas. Quand ses caractéristiques s’appliquent au monde du réel, elles sont accessibles à la vérification. Son analyse va ainsi permettre de savoir si ce dieu existe ou non. Cette analyse est tout à fait possible pour le Dieu monothéiste qui est décrit comme donnant la vie et décidant de la mort, comme aidant les pauvres et sauvant les opprimés, etc... Défini comme ayant une action sur le monde réel, l’action du Dieu des monothéistes doit pouvoir être vérifiée. Si elle ne l’est pas, c’est que ce dieu n’existe pas.

L’athéisme est donc, dans certains cas, justifié par l’analyse des faits et des découvertes qui ont amélioré les connaissances sur l’homme et l’univers. Il est néanmoins essentiellement justifié par l’absence totale de preuves de l’existence de dieux. Les athées ne sont que des hommes et des femmes qui sont dans l’attente de ces preuves pour modifier leur façon de penser. Ils ne font que raisonner suivant des principes qui sont à la base de l’évolution des connaissances humaines.

Considérer ce raisonnement comme dangereux montre clairement que l’Inquisition n’est pas de l’histoire ancienne mais reste dans l’esprit de nombreux responsables religieux.

 

Le pape par son message stigmatise les athées en estimant qu’ils sont dangereux pour l’humanité. Doit-on considérer qu’il respecte les athées dans leur dignité et qu’il prône une civilisation de l’amour ?

Pour l’Eglise catholique, la civilisation de l’amour a pour conséquence le rejet de ceux qui ne pensent pas comme elle. Doit-on continuer à la considérer comme une autorité morale ? Il semble temps de se poser la question.

Prétendre que dans un monde sans Dieu, soit celui où vivent les athées, prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance est non seulement contraire à la réalité mais il est le contraire d’un message de paix.

Ce n’est pas un monde sans Dieu qui est un enfer où règne la haine comme l’affirme le pape, mais un monde sans éducation et sans règles de vie commune.

Or l’athéisme ne proposant, ni ne rejetant aucune éducation, ni règles, parce que ce n’est tout simplement pas son objet, ne peut en rien être responsable de l’action individuelle ou collective de qui que ce soit.

Les religions estiment que c’est à elles de guider l’humanité en cherchant à imposer leur vision d’un monde soumis à leurs dieux. Un tel comportement ne peut que créer des conflits et des drames. L’athéisme par son principe de négation des divinités est en opposition avec cette volonté et indique que les religions n’ont aucun monopole à revendiquer sur ce sujet. Ni plus, ni moins.

 

La liberté de pensée et de conscience est certainement un des plus grand progrès de l’humanité. Les religions revendiquent à juste titre cette liberté fondamentale mais en stigmatisant l’athéisme comme il le fait, le pape ne la respecte pas.

Est-il acceptable de revendiquer une liberté pour soi et de la refuser aux autres ?

L’athéisme ne conteste à personne le droit de croire en Dieu et de pratiquer la religion qu’il a choisi.

Un monde sans Dieu n’est certainement pas un enfer mais un monde où l’homme est considéré comme le seul responsable de ses actes.

Est-ce un problème grave pour l’humanité comme le prétendent les religions ? 

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 12:29

 

Est-il vrai qu’il est impossible de démontrer que Dieu n’existe pas ?

Est-il vrai que Dieu est amour, qu’il aide les pauvres et les faibles, qu’il libère les opprimés ?

Est-il vrai que Dieu donne la vie et décide de la mort, qu’il a créé l’homme et l’univers ?

Est-il vrai que la Bible relate des faits historiques ?

Est-il vrai que les religions ont contribué aux progrès de l’humanité ?

Est-il vrai que les religions ont été opposées à l’esclavage et qu’elles ont été à l’origine des droits de l’homme ?

Est-il vrai que les religions sont pour l’égalité des êtres humains et pour une justice au service des plus vulnérables ?

 

L’objet de ce livre est de répondre à toutes ces questions avec précision et objectivité. Son but n’est pas de provoquer, mais de démontrer par l’exposé de faits et de documents incontestables et vérifiables, que l’essentiel de ce qui est dit sur Dieu et les religions ne correspond pas à la réalité. Il montre aussi comment les dernières recherches sur le cerveau permettent d’expliquer la permanence de la croyance en Dieu et pourquoi la contestation de certaines découvertes scientifiques est inquiétante pour l’avenir de l’humanité.

Que l’on croie ou non en Dieu, il faut lire ce livre qui révèle de nombreuses informations inédites incitant à un véritable débat.

 

 

« Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions qu’on a reçues, et reconstruire de nouveau tout le système de ses connaissances. » René Descartes

 

                                                           

 

Ce livre est à télécharger gratuitement en cliquant sur le lien ci-dessous:

 
Dieu et les religions à l'épreuve des faits PDF

 
couverture1 

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 12:24

Je viens de recevoir un commentaire de « Delkais » en réponse à mon article « L’athéisme, un danger pour l’humanité ». Il présente des critiques et des arguments qui résument très bien la pensée de certains croyants. Il me semble intéressant d’y répondre avec précision et d’en faire un article.

« Vous dites

 "Il y a encore quelques siècles, cette idée de Dieu pouvait être simplement le constat de la totale méconnaissance des mécanismes de l’univers et du fonctionnement humain. Il n’y avait aucune raison de ne pas adhérer à l’idée de Dieu qui permettait de donner des explications au fonctionnement de l’homme et de l’univers. Ce n’est plus le cas aujourd’hui."

C'est un excellent exemple de ce que la propagande athée est capable de faire dire comme délires. Les Hommes ne sont pas capables de dire d'où vient 95% de l'énergie de l'univers, ils ne savent pas où se trouve 75% de la matière dans l'univers, ils ne savent pas ce qui donne une masse à un atome, ni même la véritable nature de la matière. Ils ne savent pas d'où vient la gravité, ils ne savent pas ce qui permet de déterminer l'état d'une particule qui se comporte tantôt comme une onde et tantôt comme un corps. Ils ne savent pas comment les bactéries ont réussi à avoir des flagelles, comment on a pu développer un système immunitaire, mais ils savent qu'aucun de ces systèmes dits "machines moléculaires" n'a pu être issue d'un processus d'évolution darwinien...

De plus, contrairement à ce qu'on pense, souvent la connaissance approfondit la foi. Les plus grands esprits qui ont permis la compréhension sur laquelle vous vous appuiez pour nier l'existence d'un Dieu étaient croyants, Newton, Planck, Einstein, et tant d'autres, ils ne croyaient peut être pas en un Dieu au sens où la plupart des religions le définissent, mais ils reconnaissent une harmonie qu'ils associent à un esprit supérieur.

Par conséquent, la condescendance avec laquelle vous semblez regarder ces pauvres croyants qui croient en dépit de ce que la science a démontré ne travaille pas à votre avantage.

Par ailleurs, vos définitions sont fausses et partiales, par simple exemple : "les religions estiment que c'est à elles de guider l'humanité..." je ne sais pas d'où vous sortez cela, mais si vous revendiquez l'esprit scientifique, vous êtes conscient qu'il faut donner les sources quand on prononce ce genre de déclaration. Je ne vois pas en quoi le shintoïsme veut soumettre le monde à ses dieux...

Vous dites qu'il n'y a pas eu de massacre au nom de l'athéisme. Je pense que vous avez fait exprès d'oublier les exactions commises par l'union soviétique au nom de l'athéisme, l'atteinte au droit d'expression et même de culte. La plus grande église à Moscou, l'Église de Christ le Sauveur, a été dynamitée en 1931 pour faire de la place pour un Palais des Soviets mégalomane. Tout cela à une époque ou seule la propagande antireligieuse était permise, comme les journaux Bezbojnik (Impie) et Ateist (l'Athée).

Chaque idéologie a ses fous et ses criminels. La phrase du pape ne transpire par l'honnêteté, mais votre billet non plus.

Bien cordialement. »

 

Est-ce faire de la propagande athée délirante, d’affirmer que les découvertes scientifiques de ces derniers siècles peuvent donner des raisons de ne plus adhérer à l’idée de Dieu ?

Je pense que vous serez d’accord avec moi pour considérer que, jusqu’au XVII ème siècle, les faits relatés dans la Genèse de la Bible, repris par le Coran, étaient les fondements de la croyance en Dieu. C’est à partir de cette époque, progressivement et grâce aux découvertes scientifiques, qu’il a été prouvé que tout ce qui était écrit dans ce texte ne correspondait pas à la réalité. Est-il délirant d’affirmer que si les fondements d’une idée s’avèrent faux, des raisons existent pour ne pas adhérer à cette idée ?

Certes, on est encore très loin de pouvoir tout démontrer dans l’univers. Je ne discuterai pas des exemples que vous donnez, mais vous semblez considérer que les phénomènes que l’humanité n’a pas encore réussi à expliquer, justifie la croyance en un Dieu. C’est votre droit le plus absolu. Mais permettez-moi de ne pas être de votre avis. Ce que je peux vous assurer, c’est qu’il ne me viendrait pas à l’idée de dire que votre argumentation est de la propagande déiste et du délire.

Vous donnez l’exemple de grands scientifiques qui croyaient en un esprit supérieur compte tenu de l’existence d’une harmonie de l’univers. Vous remarquez vous-même que leur idée de Dieu pouvait être différente de celle de la plupart des religions. C’était sans aucun doute le cas d’Einstein. Vous conviendrez certainement avec moi qu’il est difficile d’admettre l’existence de plusieurs dieux créateurs de l’univers. Dans ce cas, qui a raison : Einstein ou les religions ? Il me semble que si Dieu existe, il doit pouvoir être défini avec précision.

Le problème avec certains grands scientifiques, c’est qu’ils peuvent avoir tendance à considérer que ce qu’ils n’arrivent pas à comprendre ou à expliquer, ne peut venir que de quelque chose qui dépasse l’homme. Beaucoup ont du mal à accepter que ce qu’ils n’ont pas réussi à découvrir, un autre scientifique y arrivera.

Peut-on considérer l’univers comme harmonieux quand des étoiles y explosent en permanence et qu’il y règne souvent des conditions d’enfer. Peut-on sérieusement considérer que l’histoire de notre planète a été harmonieuse avec tous ses cataclysmes ? Il semble que le « Grand Architecte » a mal fait ses calculs, quand on constate des tremblements de terre quotidiens sur la terre. Quand la terre explosera, ce qui est inéluctable, parlera-t-on de développement harmonieux ?

Vous écrivez que mes définitions sont fausses et partiales. J’aurais aimé que vous les mentionniez. Vous ne donnez qu’un exemple en critiquant le manque de sources quand j’écris que les religions estiment avoir à guider l’humanité. En général, il suffit d’écouter ou de lire les responsables des religions pour s’en apercevoir. Ils reproduisent en général ce que contiennent leurs textes fondamentaux. Pour l’Eglise catholique, vous trouverez dans son catéchisme l’affirmation suivante :

« Les chrétiens sont appelés à être la lumière du monde » avec un seul troupeau et un seul pasteur. (2501)

Pour les musulmans, vous trouverez dans la Sourate 3,17 le passage suivant :

« La religion de Dieu est l’Islam »        

Pour les juifs, vous trouverez dans la Genèse (17, 4-11) de la Bible les termes de l’alliance entre Dieu et le peuple juif. Mais surtout, vous trouverez dans la Haggadah le passage suivant qui est récité, tous les ans à l’occasion de la Fête de Pâques, aux enfants par les parents :

« Sois loué, Eternel, notre Dieu, qui nous a choisis entre tous les peuples, qui nous a distingués entre toutes les nations, et nous a sanctifié par tes commandements…car c’est nous que Tu as choisis entre tous les peuples et que Tu as sanctifiés…Ainsi tu as séparé et consacré ton peule Israël. Sois loué Eternel, qui sépares le sacré du profane… »

Quand les religions estiment représenter Dieu sur terre, c’est pour la diriger.

Quant au shintoïsme, qui n’est pas une religion monothéiste, il indique dans sa mythologie que ses dieux ont régné sur la terre. Il a eu également pour objectif principal d’imposer la maison impériale comme étant d’origine divine. Cette dernière  a ainsi pu diriger le Japon sans trop de contestations jusqu’en 1945.

Vous affirmez que l’Union Soviétique a commis des exactions au nom de l’athéisme. Aucun historien sérieux ne vous suivrait sur ce point. L’athéisme n’est en aucun cas un élément fondamental du léninisme et du stalinisme. Il en est une conséquence. Ce sont les religions que ces idéologies ont combattu, car elles les estimaient comme des ennemis susceptibles de les empêcher de s’imposer. Vous ne trouverez aucune condamnation d’un croyant pour unique motif qu’il croyait en Dieu. Que la « ligue des militants athées », à laquelle vous faîtes certainement allusion, ait commis, entre 1929 et le début des années 40, des exactions contre les religions est un fait incontestable. Elle estimait également que pour être un bon communiste, il fallait être athée. Elle a fait de la propagande dans ce but, mais c’était le communisme l’objectif premier et l’athéisme, un moyen. Son responsable Lemelian Laroslavski a admis, en 1941, s’être trompé et a précisé que des croyants pouvaient être des communistes loyaux. A partir de cette époque, sous les ordres de Staline, influencé il est vrai par les alliés qui négociaient leur soutien, des églises ont rouvert et la ligue a été dissoute. Ce n’est pas à cause de leur athéisme que ces militants ont commis des exactions, mais à cause de leur volonté d’imposer le communisme.

Vous terminez votre commentaire en affirmant que mon billet ne transpire pas l’honnêteté. J’espère que ma réponse vous aura persuadé du contraire. Un athée qui tente d’expliquer ce qu’est l’athéisme n’est pas forcément malhonnête.

 

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 12:53

Modèle de paix et d’amour, symbole de vertu et de justice, modèle de bonté et de fraternité universel, les qualificatifs sont nombreux quand les chrétiens parlent de Jésus. Sont-ils justifiés ?

 

Afin de connaitre la vie et les paroles de Jésus, il est nécessaire de se plonger dans le Nouveau Testament de la Bible et en particulier dans les Evangiles qui ont été écrites quelques dizaines d’années après sa mort.

 

Au préalable, il est utile d’indiquer qu’au cours des deux derniers millénaires, Jésus est le seul personnage historique, pour lequel il n’existe aucune preuve écrite ou archéologique de son existence datant de son vivant. Et ce n’est pas faute d’en avoir cherché.

 

Il est pourtant écrit dans les Evangiles qu’il a attiré des foules énormes, changé l’eau en vin, guéri les pires maladies par la seule imposition de ses mains, fait des pêches miraculeuses, nourri des milliers d’hommes avec cinq pains et deux poissons, ressuscité des morts, marché sur l’eau, calmé une tempête...Mort après avoir été crucifié, il est même ressuscité. Né d’une mère vierge, on ne connait pas exactement les années de sa naissance et de sa mort.

 

Jésus est donc tout à fait exceptionnel et unique, mais il a fallu attendre plus de 30 ans après sa mort pour que quelqu’un estime devoir écrire sur lui. Il est présenté comme le fils de Dieu, qualificatif que contestent les musulmans et les juifs pour qui il n’est qu’un simple prophète.

 

Les Evangiles sont néanmoins considérés comme relatant des faits historiques et doivent donc être analysés comme tel, contrairement à l’Ancien Testament qu’une majorité de chrétiens estiment n’être, aujourd’hui, qu’un recueil de légendes.

 

L’Ancien Testament est pourtant le texte fondateur des religions monothéistes où l’on découvre que Dieu a tué des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, à la moindre contestation de son pouvoir. Il contient des Lois qui sont plus des appels au meurtre que des règlements permettant à l’humanité de vivre en paix.

 

De ce fait, on pourrait penser que Jésus, modèle de paix et d’amour, se soit fortement opposé à ce qui est écrit dans l’Ancien testament. Il a pourtant confirmé son adhésion totale à ce texte :

 

« N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Car je vous le dis, en vérité : avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l’i, ne passeront de la Loi, que tout soit réalisé. Celui donc qui violera l’un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux, celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux.  » (L’Evangile selon Saint Matthieu 5,17-19) 

 

Peut-on être plus clair que Jésus dans la confirmation de la réalité de l’Ancien Testament et du rapport qu’avait Dieu avec l’humanité ? Jésus, fils de Dieu, ne savait-il pas que le texte de l’Ancien Testament ne contenait que des légendes ?

 

Jésus approuve donc les appels aux meurtres de tous ceux qui se permettent de contester la puissance et l’autorité de Dieu. Il n’en est pas moins considéré par les chrétiens, comme un modèle de bonté et de fraternité universelle.

 

Que doit-on penser de son discours fondamental à ses douze apôtres au cours duquel il a affirmé (Evangile selon Saint Matthieu 10, 32-39) :

 

« Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux ; mais celui qui m’aura renié devant les hommes, à mon tour je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux.

 

 N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Car je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de la famille.

Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi n’est pas digne de moi. Qui aura trouvé sa vie la perdra et qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera. »

 

Quand vous répétez à deux reprises dans la même phrase que vous n’êtes pas venu apporter la paix, c’est parce que vous voulez insister sur ce point, afin qu’il n’y ait aucune confusion.

 

Quand vous ajoutez que c’est le glaive que vous êtes venus apporter sur la terre, c’est sans aucun doute plus la guerre que la paix qui vous guide. Ceux qui ne croient pas en Dieu et en lui devront être combattus par la force. Il n’y a aucune ambigüité sur ce point dans la doctrine de Jésus.

 

Les intentions de Jésus-Christ sont très claires. Il n’aidera que ceux qui lui sont soumis, les autres seront condamnés. Il ne suffit pas de l’aimer, il faut l’aimer plus que les autres sous peine de ne pas être digne de lui.

 

Quel modèle de bonté quand il dit que des parents doivent avoir moins d’amour pour leurs enfants que pour lui.

 

Quel modèle de générosité quand il dit que des enfants doivent avoir moins d’amour pour leurs parents que pour lui !

 

Quel modèle de fraternité quand il dit que celui qui n’est pas avec lui est contre lui !

Quel modèle d’amour et de paix quand il frappe d’indignité celui qui ne le suit pas et surtout quand il le condamne !

 

 Est-ce cela le modèle de paix des chrétiens ou ont-ils modifié cette doctrine ? Dans ce cas pourquoi continuer à se référer aux Evangiles ?

 

D’autant que quelques temps plus tard, il ajoute (Evangile selon Saint Matthieu 12,30) :

 

« Qui n’est pas avec moi est contre moi… »

 

Ainsi, Jésus, qui est, pour les chrétiens, le modèle de l’amour et de la paix entre les hommes, confirme avec force qu’il s’opposera à ceux qui ne le suivent pas.

Comment continuer à affirmer que Jésus est un modèle d’amour quand il dit dans l’Evangile selon Saint Jean (15,6) :

 

« Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent.  »

 

C’est cette phrase qui sera utilisée par l’Eglise catholique pour justifier de brûler vifs des hérétiques pendant l’Inquisition.

On trouve aussi dans l’Evangile selon Saint Marc (16,16)

 

« Allez dans le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné. »

 

Ce sont les derniers mots de Jésus-Christ juste avant de remonter définitivement au ciel et de s’asseoir « à la droite de Dieu  ». Il est sans aucun doute préférable de croire et d’être baptisé si l’on ne tient pas à être condamné.

 

Jésus affirme être le fils de Dieu. Ses paroles ne sont pas différentes de celles de Dieu face à ceux qui ne croient pas en lui. A-t-il un autre but que de voir toute l’humanité se soumettre et se prosterner devant lui ?

 

Comme Dieu dans l’Ancien Testament, Jésus affirme que ses ennemis doivent être exécutés et même égorgés car il dit à la fin de la Parabole des Mines ( Evangile selon St Luc, 19,27) :

 

« Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence. »

 

Terrible phrase qui ne devrait pas laisser de place au doute. Jésus estime que ceux qui n’ont pas accepté de lui être soumis doivent être massacrés.

Comment parler d’un Jésus plein d’amour et de paix pour tous les hommes quand on lit cette phrase ?

 

La solution, très à la mode aujourd’hui, consiste à dire que Jésus ne se mettait pas en scène dans la Parabole des mines et que ce n’est donc pas lui qui demandait d’égorger ses ennemis.

 

Le problème est que cette explication est en contradiction complète avec une analyse d’une commission pontificale biblique de 2001, préfacée par le cardinal Raztinger. On peut la trouver sur le lien suivant :

 

http://www.vatican.va/roman_curia/c...

 

On peut y lire aux paragraphes 74 et 75 :

 

« La parabole des mines (19,11-27) comporte des traits particuliers fort significatifs. Elle met en scène un prétendant à la royauté qui se heurte à l’hostilité de ses concitoyens. Il doit aller dans un pays lointain, pour être investi du pouvoir royal. A son retour, ses opposants sont exécutés. Cette parabole, comme celle des vignerons homicides (20,9-19), constitue, de la part de Jésus, une pressante mise en garde contre les conséquences prévisibles d’un rejet de sa personne... »

 

Il ne fait aucun doute que demander à égorger ses ennemis est une pressante mise en garde contre les conséquences prévisibles d’un rejet de la personne de Jésus. Le Vatican ne semble pas choqué que Jésus demande la mort de ceux qui le rejettent puisqu’il parle de conséquences prévisibles. Doit-on s’en étonner ?

Il faut savoir que persévérer à ne pas croire en Jésus est considéré comme un péché « éternel » et ne peut être pardonné :

 

« Qui croit en lui n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils Unique-Engendré de Dieu. » Saint Jean(3,18)

 

Or la mort est la conséquence du péché comme l’affirme le Catéchisme de l’Eglise catholique (1008) reprenant ainsi l’Epître aux Romains de Saint Paul (6,23) où il est écrit, « car le salaire du péché, c’est la mort. » :

 

« La mort est conséquence du péché. »

 

Que Jésus ait demandé la mort de ceux qui persévéraient à ne pas croire en lui est donc normal et conforme à sa doctrine.

 

Il me semble qu’on est assez loin de l’idée d’un amour de Jésus pour toute l’humanité et que cet amour est pour le moins sélectif.

 

En réalité, son objectif est que l’humanité lui soit soumise avec un seul troupeau de brebis et un seul pasteur :

 

« Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connait et que je connais le père, et je dépose ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix ; il y aura un seul troupeau, un seul pasteur... » Saint Jean (10,14-16)

 

Suivre la doctrine de Jésus, c’est vouloir qu’il n’y ait dans le monde qu’un seul troupeau de brebis avec un seul pasteur.

 

Peut-on se demander si c’est le meilleur moyen pour obtenir la paix dans le monde ? Le monde entier doit-il accepter d’être le troupeau de brebis de Jésus ?

 

Pour se justifier, les chrétiens indiquent que le commandement le plus important de Jésus est :

 

« Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » Saint Jean (13,34)

 

L’amour serait ainsi le fondement de la doctrine de Jésus.

 

Cette phrase, faut-il le remarquer, est prise à la lettre par les chrétiens pour en faire le symbole du discours de paix et d’amour de Jésus pour l’humanité. Quand on analyse les 2000 ans d’histoire de la chrétienté, il semble difficile d’y trouver une confirmation.

 

En réalité, Jésus ne faisait que s’adresser à ses disciples. Il était loin d’aimer tout le monde. Il semble difficile de prétendre qu’il aimait ceux qui lui résistaient puisqu’il avait demandé qu’ils soient égorgés. A ma connaissance, aucune religion monothéiste ne demande à ses adeptes de se haïr mais effectivement aucune ne leur demande de s’aimer.

 

Est-il raisonnable de demander à tous ses adeptes de s’aimer ? Car il est bien fait mention d’amour et non de simple respect.

 

L’amour peut-il se commander ? La question mérite d’être posée compte tenu des connaissances que nous avons sur la nature humaine. Benoît XVI se pose également cette question dans sa lettre « Dieu est amour » et y répond de la manière suivante :

 

« L’amour peut être « commandé » parce qu’il est d’abord donné. »

 

Ainsi le pape Benoît XVI estime que si quelqu’un donne son amour, il est en droit d’imposer qu’il soit aimé aussi. Curieuse conception de l’amour qui semble particulièrement dangereuse pour ne pas dire perverse.

 

Ne serait-il pas préférable de parler de respect plutôt que d’amour ?

 

Par contre, il est exact que Jésus a fait un commandement très particulier :

 

« Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. » Saint Matthieu (5,44-45)

 

Jésus avait l’ambition de faire de ses disciples des brebis qui n’avaient pas à se faire justice elles-mêmes. Seul le pasteur a le droit de punir. Les seuls ennemis qui devaient être punis étaient ceux qui étaient contre lui ou contre Dieu. Ce n’est que justice et conforme à ce qu’affirmait Saint Augustin dans sa lettre 185 :

 

« Si nous voulons donc être dans le vrai, disons que la persécution exercée par les impies contre l’Eglise du Christ est injuste, tandis qu’il y a justice dans la persécution infligée aux impies par l’Eglise de Jésus-Christ. »

 

Il est utile de rappeler que Benoît XVI a estimé le 9 janvier 2008 que « rarement une civilisation n’a rencontré un si grand esprit, qui sache en accueillir les valeurs et en exalter la richesse intrinsèque » à propos de Saint Augustin.

 

On peut se demander si les responsables de l’Eglise catholique se sont démarqués de cette conception de la justice quand on peut lire dans le « Directoire général pour la catéchèse » (22,33-34) du Vatican, datant de 1997, texte de référence actuel pour toute l’Eglise catholique concernant la catéchèse :

 

« L’athéisme, négation de Dieu, compte parmi les faits les plus graves de notre tempsIl s’exprime avec des nuances diverses, mais de nos jours, il se manifeste sous la forme du sécularisme qui consiste en une vision autonomiste de l’homme et du monde d’après laquelle ce dernier s’explique par lui-même sans qu’il soit besoin de recourir à Dieu.  »

 

On pouvait imaginer que l’Eglise catholique, par amour pour tous les humains, se contenterait de prévenir les athées qu’ils n’auront pas droit à la vie éternelle et qu’ils vivront l’enfer après leur mort. En réalité, en conformité avec la doctrine de Jésus, elle n’accepte toujours pas que des hommes et des femmes puissent refuser d’être soumis à Dieu. 

 

Affirmer que l’athéisme compte parmi les faits les plus graves de notre temps n’est-il pas une remise en cause de l’Article 18 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948 :

 

« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion... »

 

Ce droit est rappelé dans l’article 10 de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne.

 

On peut se demander comment l’Eglise catholique règlerait le « problème » de l’athéisme si elle avait encore le moindre pouvoir politique et législatif.

 

Peut-on aspirer à la paix dans le monde et contester le droit aux hommes et aux femmes de penser et vivre comme ils le désirent ?

 

N’est-on pas en droit de se poser aussi quelques questions quand les responsables religieux chrétiens présentent un livre de la Bible, la « Sagesse de Salomon », comme un modèle de moralité ? Dans une homélie prononcée le 6 mai 2006, le pape Benoît XVI a indiqué ce qu’il fallait penser de ce livre :

 

« Ce livre est tout entier un hymne de louanges à la sagesse divine, présentée comme le trésor le plus précieux que l’homme puisse souhaiter découvrir, le bien le plus grand dont dépendent tous les autres biens. »

 

 Or on peut y lire :

 

« Mais les impies auront un châtiment conforme à leurs pensées, eux qui ont négligé le juste et se sont écartés du Seigneur. Car malheur à qui méprise sagesse et discipline : vaine est leur espérance, sans utilité leur fatigue, sans profit leurs œuvres ; leurs femmes sont insensées, pervers leurs enfants, maudite leur postérité ! Heureuse la femme stérile qui est sans tâche, celle qui n’a pas connu d’union coupable…Mais la nombreuse postérité des impies ne profitera pas ; issue de rejetons bâtards, elle ne poussera pas de racines profondes… » Sagesse de Salomon (3,10-13 et 4,3)

 

Ces phrases sont-elles le « trésor le plus précieux que l’homme puisse souhaiter découvrir. », d’autant que ce livre contient des pages entières du même style ? Le pape a-t-il émis des réserves sur certains passages de ce livre ? Non.

 

Les discours de Jésus ne contredisent pas ces phrases, ils les confirment. Il faut croire en lui et en Dieu si l’on ne veut pas être définitivement rejeté et condamné.

 

Proclamer vouloir la concorde et la paix dans le monde comme le font les responsables chrétiens est louable, mais ils oublient toujours de préciser que la condition de cette paix est une soumission totale à Dieu et à Jésus et que ceux qui s’y refusent seront punis en conséquence. La doctrine de Jésus, exposée dans les Evangiles, est très claire sur ce point. Il ne doit y avoir qu’un seul troupeau avec un seul pasteur dans le monde.

 

Est-il raisonnable d’espérer obtenir la paix dans le monde à cette condition ?

Ne faudrait-il pas que l’Eglise catholique évite d’écrire dans son catéchisme(2105) :

 

« Les chrétiens sont appelés à être la lumière du monde. »

 

Reprenant ainsi le Sermon sur la Montagne de Jésus,

« Vous êtes la lumière du monde. » Saint Matthieu(5,14).

 

Tous les chrétiens pensent-ils vraiment que le monde serait dans les ténèbres si la croyance en Jésus n’existait plus ?

 

Qui doit-on croire quand on peut lire aussi dans le Coran, à propos des musulmans :

 

« Vous êtes le peuple le plus excellent qui soit jamais surgi parmi les hommes. » Sourate (3,106)

 

Et que l’on peut lire aussi dans la Thora à propos des juifs :

 

« Yahvé t’a choisi pour être son peuple à lui parmi tous les peuples qui sont sur la terre. » Deutéronome(14,3)

 

Quand des religions indiquent vouloir la paix dans le monde et prétendent en même temps être supérieures aux autres, on ne peut être que préoccupé.

 

Quand des religions ont pour objectif d’imposer leur vérité et leur manière de vivre à ceux qui ne pensent pas comme eux, il semble difficile, pour ne pas dire impossible, d’imaginer que les hommes ne s’entretueront plus à cause de leur croyance en Dieu.

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 12:47

Tous les jours, dans toutes les églises du monde, on entend proclamer que Dieu est amour.

Dès sa nomination, le Pape Benoît XVI a tenu à le confirmer dans sa première lettre encyclique dont le titre est « Dieu est Amour ». A la première page, on peut lire ceci :

 

«  Nous avons cru à l’amour de Dieu : c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. A l’origine du fait chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. Dans son Evangile, Jean avait exprimé cet événement pas ces mots : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui (...) obtiendra la vie éternelle »…C’est pourquoi, dans ma première encyclique, je désire parler de l’amour dont Dieu nous comble et que nous devons communiquer aux autres.  »

 

Dans le document de préparation au mariage de l’église catholique, on peut également lire :

 

« Dans l’amour humain, se révèle l’amour infini de Dieu pour chacun. La vie quotidienne des époux trouve sa source dans la fidélité inconditionnelle de Dieu… la Bible est une histoire d’amour. La Bible aide à comprendre comment s’est manifesté l’amour de Dieu. En l’écoutant, vous prendrez votre place dans l’extraordinaire histoire d’amour entre Dieu et l’humanité. »

 

La démonstration de l’amour de Dieu se trouverait donc dans la Bible, texte fondateur de la croyance monothéiste.

Il devrait donc suffire de la lire pour découvrir cette merveilleuse histoire d’amour entre Dieu et l’humanité. Les actions de Dieu y sont décrites dans les premiers chapitres.

La lecture de ces chapitres est édifiante. J’en reproduis ici quelques extraits sachant que je ne saurais trop conseiller de lire ces chapitres dans leur intégralité.

Ainsi dans la Genèse (6,5), qui précède l’Exode, sous les titres « La corruption de l’humanité » et les « Préparatifs du déluge », il est écrit :

 

« Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée. Yahvé se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’affligea dans son cœur. Et Yahvé dit : « Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés- depuis l’homme, jusqu’aux bestiaux, aux bestioles et aux oiseaux du ciel- car je me repens de les avoir faits…Pour moi, je vais amener le déluge, les eaux, sur la terre, pour exterminer de dessous le ciel toute chair ayant souffle de vie : tout ce qui est sur la terre doit périr.  »

 

Dieu est-il amour quand il décide d’exterminer tous les êtres vivants existant sur la terre, tous les hommes, femmes, enfants et animaux parce que leur comportement n’est pas satisfaisant à ses yeux ?

 

Dieu est-il amour quand il veut exterminer tous ceux qui se prosternent devant un autre que lui ? (Exode,32,7) :

 

"Yahvé dit alors à Moïse « Allons ! descends, car ton peuple que tu as fait monter du pays d’Egypte s’est perverti. Ils n’ont pas tardé à s’écarter de la voie que je leur avais prescrite. Ils se sont fabriqués un veau en métal fondu, et se sont prosternés devant lui. Ils lui ont offert des sacrifices et ils ont dit : « Voici ton Dieu, Israël, qui t’a fait monter du pays d’Egypte. » Yahvé dit à Moïse : « J’ai vu ce peuple ; c’est un peuple à la nuque raide. Maintenant laisse-moi, ma colère va s’enflammer contre eux et je les exterminerai ; mais de toi je ferai une grande nation."

 

Dieu est-il amour quand il condamne à mort celui qui blasphème simplement son nom ? (Lévitique 20,16) :

 

« Qui blasphème le nom de Yahvé devra mourir, toute la communauté le lapidera. Qu’il soit étranger ou citoyen, il mourra s’il blasphème le Nom. »

 

Ceux qui estiment que blasphémer Dieu doit être puni de la peine de mort, ne font qu’appliquer les lois de Dieu, écrites dans la Bible.

Qui a le droit de faire le tri dans les lois de Dieu ? Qui peut estimer qu’une de ces lois est à appliquer et l’autre à rejeter ?

Car Dieu a dit de tuer celui qui ose le blasphémer et a lui-même exterminé ceux qui ne se prosternaient pas devant lui.

Dieu est aussi très susceptible. Il est vital de bien choisir les qualificatifs qu’on lui donne. Ainsi, Aram, roi des Araméens en conflit avec les Israélites avait dit que Dieu était un Dieu des montagnes. Dieu n’avait pas apprécié ce mot restrictif à son égard et sa sentence fut lourde (Premier livre des rois 20,28) :

 

« L’homme de Dieu aborda le roi d’Israël et dit : « Ainsi parle Yahvé. Parce qu’Aram a dit que Yahvé était un dieu de montagnes et non un Dieu des plaines, je livrerai en ta main toute cette grande foule et tu sauras que je suis Yahvé. » Ils campèrent sept jours les uns en face des autres. Le septième jour, le combat s’engagea et les Israélites massacrèrent les Araméens, cent mille hommes de pied en un seul jour. Le reste s’enfuit à Apheq, dans la ville, mais le rempart s’écroula sur les vingt-sept mille hommes qui restaient. »

 

Dieu a tué 127.000 hommes parce qu’un individu avait osé prétendre qu’il était un Dieu des montagnes et non un Dieu des plaines. Où est l’amour de Dieu pour les hommes ?

Défier Dieu est encore plus risqué. Sennachérib, roi d’Assyrie, avait osé dire que Dieu ne l’empêcherait pas de prendre la ville de Jérusalem (Deuxième livre des rois 19,35) :

 

« Cette même nuit, l’ange de Yahvé sortit et frappa dans le camp assyrien cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Le matin au réveil, ce n’étaient plus que des cadavres.  »

 

Dieu a tué 185.000 hommes parce qu’un individu avait osé contester ses pouvoirs. Comment qualifier une telle réaction ?

Dieu n’acceptait pas non plus la critique. Il avait contraint les Israélites à vivre dans le désert après leur sortie d’Egypte. Ils se plaignaient de leurs conditions de vie (Les Nombres 21/5) :

 

« Le peuple parla contre Dieu et Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Egypte pour mourir en ce désert ? Car il n’y a ni pain ni eau ; nous sommes excédés de cette nourriture de famine. »

Dieu envoya alors contre le peuple les serpents brûlants, dont la morsure fit périr beaucoup de monde en Israël. »

 

Comment peut-on employer des qualificatifs tels que « Dieu n’est que compassion avec son peuple  » ou « Dieu est amour », à propos d’un tel Dieu ?

Quelques temps après, les Israélites s’établirent dans un endroit appelé Shittim et se livrèrent à la prostitution avec des filles d’une contrée voisine. Mais leurs actions furent plus graves encore car ces filles les invitèrent aux sacrifices de leurs dieux et ils se prosternèrent. Dieu fut naturellement très en colère et dit à Moïse (Les Nombres 25, 4) :

 

« Prends tous les chefs du peuple. Empale-les à la face du soleil pour Yahvé : alors l’ardente colère de Yahvé se détournera d’Israël. »

 

Dieu avait donc demandé à Moïse de le venger. Comme souvent dans pareil cas, celui qui se trouvait être la main de Dieu alla au-delà de ses requêtes. Moïse ne se contenta pas de tuer les chefs mais il ordonna de tuer tous ceux qui s’étaient prosternés devant d’autres dieux. Il n’y eut pas moins de 24.000 morts. Après quelques péripéties, Moïse constata que les femmes qui avaient été la cause de l’infidélité à Dieu, étaient épargnées. Il ordonna alors à ses chefs de guerre (Les Nombres 31,17) :

 

« Tuez tous les enfants mâles. Tuez aussi toutes les femmes qui ont connu un homme en partageant sa couche.  » 

 

Dieu ne trouvera rien à redire à ces massacres. Tuer des enfants sans défense et des femmes est tout à fait normal quand il se sent offensé.

Peut-on vraiment critiquer Moïse quand il ne fait qu’imiter son Dieu ? Les impies et ceux qui les fréquentent doivent mourir.

 

La Bible raconte qui est Dieu. On ne peut pas considérer que le Dieu des religions monothéistes puisse être différent de celui qui est décrit dans la Bible.

A la lecture de l’ensemble des chapitres de la Bible, décrivant les actions de Dieu, on constate que Dieu a tué ou fait tuer des millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

Doit-on considérer comme le faisait Staline :

« Un mort, c’est un drame, un million de morts c’est une statistique. »

Par quelle dialectique, est-il possible de qualifier Dieu d’amour quand on lit la Bible ? Il semble nécessaire de se poser cette question.

Massacrer, torturer, menacer ne peuvent pas être des qualificatifs d’amour ou alors il faut changer la définition du mot « amour ». Demander aux hommes de commettre des atrocités et manipuler leurs esprits est à l’opposé d’un acte d’amour.

Comment l’église catholique peut-elle affirmer que la Bible est « une extraordinaire histoire d’amour entre Dieu et l’humanité » ?

Si l’on qualifie Dieu d’amour, ce Dieu ne peut correspondre à celui décrit dans la Bible. En conséquence, soit il en existe plusieurs, soit le Dieu présenté dans la Bible n’existe pas. Une telle conclusion n’est que du bon sens sauf si, naturellement, l’on estime que tuer des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, et être d’amour sont compatibles. Mais dans ce cas, il faut le dire clairement et aussi revoir notre appréciation des massacres qui ont eu lieu dans l’Histoire.

De nombreux chrétiens constatent cette contradiction flagrante entre les discours parlant d’un Dieu d’amour et ce que l’on peut lire dans la Bible. Ils ajoutent néanmoins systématiquement que c’est avant tout des Evangiles dont il faut tenir compte et non de l’Ancien Testament, qui ne serait qu’une histoire inventée par des hommes. Une telle déclaration de la part de croyants remet en cause un certain nombre de faits considérés comme historiques par certaines religions, mais c’est un autre problème qu’il n’y a pas lieu d’aborder maintenant.

Il est donc important d’analyser également les textes des Evangiles où se trouvent les déclarations de Jésus, fils de Dieu. Sont-elles réellement une déclaration d’amour pour les hommes ?

 

 

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 00:25

Un mensonge est une assertion sciemment contraire à la vérité, faite dans l’intention de tromper. (Le Robert)

 

Le pape Benoît XVI dit-il la vérité quand il écrit dans la lettre qu’il vient d’adresser aux catholiques d’Irlande :

 

« Chers frères et sœurs de l’Eglise en Irlande, c’est avec une profonde préoccupation que je vous écris en tant que Pasteur de l’Eglise universelle. Comme vous, j’ai été profondément bouleversé par les nouvelles apparues concernant l’abus d’enfants et de jeunes vulnérables par des membres de l’Eglise en Irlande, en particulier par des prêtres et des religieux. Je ne peux que partager le désarroi et le sentiment de trahison que nombre d’entre vous ont ressenti en prenant connaissance de ces actes scandaleux et criminels et de la façon dont les autorités de l’Eglise en Irlande les ont affrontés... »

 

Le pape indique ainsi clairement qu’il a découvert en même temps que tout le monde que des prêtres ont abusé d’enfants.

 

Il ajoute également :

 

« Aux victimes d’abus et à leurs familles, vous avez terriblement souffert et j’en suis vraiment désolé. Je sais que rien ne peut effacer le mal que vous avez supporté. Votre confiance a été trahie, et votre dignité a été violée. Beaucoup d’entre vous, alors que vous étiez suffisamment courageux pour parler de ce qui vous était arrivé, ont fait l’expérience que personne ne vous écoutait. Ceux d’entre vous qui ont subi des abus dans les collèges doivent avoir ressenti qu’il n’y avait pas moyen d’échapper à leur souffrance. Il est compréhensible que vous trouviez difficile de pardonner ou de vous réconcilier avec l’Eglise. En son nom, je vous exprime ouvertement la honte et le remord que nous éprouvons tous... »

 

Ainsi les victimes n’auraient simplement pas été écoutées quand elles ont essayé de faire cesser les actes dont elles ont été victimes.

 

Ces mots sont repris en France par tous les médias, pour montrer la totale sincérité du pape alors que des dénonciations d’actes de pédophilie au sein de l’église catholique font scandale actuellement en Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Brésil, Espagne, Italie après celles des Etats-Unis et de l’Irlande.

 

La seule question qui se pose réellement est de savoir si Benoît XVI, était informé de ces agissements et s’il les a couverts au lieu de les dénoncer.

Il ne fait aucun doute que la réponse est oui.

 

Il faut savoir que le 16 mars 1962, la Sacrée Congrégation du Saint Office, avait transmis aux archevêques, aux évêques et aux autorités diocésaines y compris celles du rite oriental une instruction écrite, intitulée « Crimen Sollicitationis  », détaillant comment devaient être abordées les « fautes » commises au sein de l’Eglise, dans le domaine sexuel incluant les actes de pédophilie.

 

Il y était mentionné en préalable que « ce texte doit être scrupuleusement classé dans les archives secrètes de la Curie comme strictement confidentiel, il n’a pas à être publié ni joint à aucun commentaire  ».

 

Cette instruction, approuvée et confirmée par le pape Jean XXIII le jour de sa diffusion, indiquait dans le paragraphe 13 de ses préliminaires les procédures à suivre en cas d’accusations contre des prêtres pouvant s’être livrés à des abus sexuels :

 

« Dans ces cas, les accusateurs, ou les dénonciateurs (du prêtre) et les témoins doivent prêter serment de garder le secret.  »

 

La formule E de cette instruction décrivait dans le détail la manière d’enregistrer les dénonciations. Au début de son audition, le dénonciateur devait prêter serment de dire la vérité « en touchant la Bible avec sa main ». Il était également précisé qu’à la fin de son audition, le dénonciateur devait « prêter serment d’observer le secret en touchant à nouveau la Bible », et que ce serment devait être écrit et signé par lui.

 

Doit-on s’étonner, qu’avec de telles procédures, il a fallu attendre l’année 2004 pour apprendre que plus de 10.000 enfants avaient été abusés sexuellement par des prêtres en Irlande depuis 1950 ?

 

Cette instruction imposait également le secret à tous ceux qui, au sein de l’église catholique, étaient chargés et informés de ces affaires sous peine d’excommunication immédiate (latae sententiae), peine la plus lourde du Droit Canon.

 

La personne chargée de l’audition du dénonciateur devait transmettre les procès verbaux à l’autorité qui l’avait déléguée et avait pour obligation de ne conserver aucun document.

 

Le Vatican considérait donc que les viols d’enfants par des prêtres étaient une affaire strictement interne à l’église et qu’il fallait mettre en place des procédures rigoureuses pour qu’elles ne soient jamais dévoilées. Il faut savoir également que dans la quasi totalité des cas, la seule sanction qu’ont eu à subir ces prêtres pédophiles fut une mutation dans une nouvelle paroisse où ils récidivaient.

 

A partir de 1981, le cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, fut nommé préfet de la Congrégation pour la Doctrine et la Foi, département du Vatican ayant pour objectif de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs. Il a donc été l’homme chargé d’appliquer cette directive pendant 24 ans jusqu’à ce qu’il soit élu pape.

Or, il était clairement précisé dans les articles 67 et 74 de cette instruction, que la Congrégation pour la Doctrine et la Foi devait être informée de toute procédure interne contre un prêtre ou un religieux et être destinataire des documents judiciaires et administratifs des décisions concernant les cas les plus graves provenant de tous les pays.

 

Le pape Benoît XVI a donc reçu sur son bureau au minimum des centaines de procédures internes d’actes de pédophilie, conformément à l’instruction « Crimen Solicitationis », qui n’a jamais été supprimée et est toujours en vigueur aujourd’hui. Il a ainsi été régulièrement informé de ces crimes pendant des dizaines d’années et les a couverts. Il avait le pouvoir de faire cesser ces maltraitances et ces viols commis par des milliers de prêtres sur des dizaines de milliers d’enfants, il ne l’a pas fait.

 

Est-il acceptable qu’aujourd’hui, il prétende ne pas avoir été au courant ?

Est-il acceptable que lors d’un voyage aux Etats-Unis en avril 2008, il ait affirmé :

 

« Il est difficile pour moi de comprendre comment les prêtres ont pu ainsi trahir leur mission…Je suis profondément honteux…Un pédophile ne peut pas être prêtre. »

 

Il a pourtant côtoyé des centaines de prêtres qu’il savait pédophiles et n’en a dénoncé, ni renvoyé aucun. Par contre, il imposait le silence aux victimes et à tous ceux qui étaient informés. Faut-il ajouter qu’il en était de même pour tous les évêques et que le secret de la confession n’est pas applicable dans ces cas ?

 

Existe-t-il un autre mot que « mensonge » pour qualifier les paroles du pape qui fait semblant de découvrir des horreurs qu’il a lui-même couvert ?

 

Aucun responsable politique ou social dans un pays démocratique ne pourrait continuer son activité après la divulgation de faits d’une telle ampleur. Ils seraient automatiquement traduits et condamnés en justice pour ne pas avoir informé les autorités judiciaires ou administratives et ne pas avoir empêché que de nouveaux crimes soient commis.

 

Pourquoi le pape et les évêques bénéficient-ils d’une telle mansuétude quand leur silence et leurs décisions ont eu et ont encore pour conséquence de briser totalement la vie de dizaines de milliers d’individus ?

 

Imagine-ton le courage dont doivent faire preuve toutes ces victimes pour raconter ce qu’elles ont vécu?

 

Vous pouvez télécharger l'instruction Crimen Solicitationis en cliquant sur le lien ci-dessous:

 

  CrimenSolicitationis CrimenSolicitationis

 

 

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 18:57

 

On attend d’un livre d’histoire qu’il nous informe sur la réalité des temps passés. A ce titre, il a les mêmes fonctions qu’un dictionnaire. On doit pouvoir le consulter sans avoir à se demander si les faits qui y sont relatés correspondent à la réalité ou non. Ils doivent être une source d’informations rigoureuses et exactes.

Les Editions Larousse ont publié en 2006, une encyclopédie en 5 volumes, grand format, intitulée « Histoire du monde  », qui doit être rééditée prochainement. Ces ouvrages, suivant les propres termes de l’éditeur, « proposent une vision panoramique des évènements les plus importants qui, dans chaque grande aire de civilisation, ont marqué l’histoire du monde ».

Les évènements historiques y sont classés par période et par région du monde.

Le premier tome est consacré à l’Antiquité avec une préface écrite par Claude Mossé, professeur émérite à l’université de Paris VIII et directrice scientifique de ce tome, dans laquelle on peut lire :

 

« Entre 1400 et 1200 (avant J.-C.), l’Egypte traverse une grave crise religieuse sous le règne d’Akhénaton, le pharaon adorateur du soleil. C’est aussi à ce moment qu’un petit peuple nomade, venu du centre de l’Asie, se retrouve asservi en Egypte ; il se libérera sous la conduite de Moïse, qui saura s’attirer les faveurs du pharaon. Belle histoire, qui fonde « l’élection » du peuple juif et donnera naissance, quelques siècles plus tard, à la première religion monothéiste… »

 

Or il n’existe à ce jour, malgré les innombrables recherches archéologiques, aucun élément ayant permis de trouver une seule confirmation de cette histoire. De plus, l’esclavage n’existait pas en Egypte à cette époque. Personne n’a jamais découvert la moindre trace de Moïse et d’un peuple juif, esclave d’un pharaon. Sa seule source se trouve dans la Bible qui est donc considérée ici comme historiquement fiable. Or actuellement, aucun historien sérieux n’utilise la Bible comme base historique.

Faut-il rappeler ce qu’ont écrit les archéologues Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman dans leur livre « La Bible dévoilée  » :

 

«  La saga historique que nous conte la Bible - depuis la rencontre entre Dieu et Abraham, qui incita ce dernier à émigrer vers Canaan, jusqu’à la libération des enfants d’Israël du joug de la servitude, sous la conduite de Moïse, suivie de l’émergence et de la chute des royaumes d’Israël et de Juda – ne doit rien à une quelconque révélation miraculeuse ; elle est le brillant produit de l’imagination humaine.  »

 

Ces archéologues dont le premier dirige l’Institut d’archéologie de l’université de Tel-Aviv, ne peuvent pas être soupçonnés de vouloir nier l’histoire du peuple juif, étant juifs eux-mêmes. Ils ne font que rapporter la réalité des faits.

Les Editions Larousse ne se livrent donc pas à une simple déformation de la réalité mais à une présentation comme historique de « faits » qui ne se sont jamais déroulés.

Dans ce premier tome, la période 1400-1200 avant J.-C. comprend 20 pages pour l’histoire du monde entier dont la présentation sur la première page est la suivante :

 

« Vers 1300 avant J-C, quand Ramsès II monte sur le trône d’Egypte, un peuple nouveau fait son entrée dans l’histoire du monde. Après avoir fui l’Egypte, les Hébreux se lancent à la conquête du pays de Canaan, « un heureux pays, pays de torrents et de sources d’eaux qui sourdent de l’abîme dans les vallées comme dans les montagnes, pays de froment et d’orge, de vigne, de figuiers et de grenadiers, pays d’oliviers, d’huile et de miel ». Ils y imposent la croyance en un seul Dieu.  »

 

On ne peut être qu’étonné de lire que, pendant cette période, l’histoire du monde se résumerait à ce qui se serait passé au Moyen Orient avec pour évènement essentiel, la naissance d’un peuple, les Hébreux, qui imposerait le monothéisme. Un tel évènement aurait dû laisser des traces. Or elles sont totalement inexistantes.

On peut être étonné également d’y trouver l’extrait d’un discours de Moïse dans la Bible (Deutéronome 8,7-8) pour décrire le pays de Canaan.

Pour les auteurs de cette encyclopédie, les Hébreux étaient en Egypte à cette époque et ils leur consacrent un chapitre entier dont le titre est : « Proche Orient, Les origines des Hébreux » et qui commence ainsi :

 

« En 1336 avant notre ère, les Hébreux font leur entrée dans l’histoire avec une inscription égyptienne du règne de Mineptah, premier document écrit concernant Israël.  »

 

En réalité, le règne de Mineptah, appelé aussi Mérenptah, s’est déroulé entre -1213 et -1204 et non en -1336. Une telle erreur est pour le moins gênante dans un livre d’histoire sauf si on cherche à tout prix à faire concorder des dates avec certaines indications de la Bible. Par contre il est exact que de nombreux archéologues considèrent que l’on a trouvé pour la première fois un texte écrit qui mentionnerait le nom d’Israël.

Il s’agit d’une stèle datant du début du XIV ème siècle avant J-C dont le dos a été gravé avec des hiéroglyphes en -1208 pour célébrer les victoires du pharaon Mineptah. Elle a été découverte en 1896 par un Anglais, Flinders Petrie.

Claire Lalouette, égyptologue, en donne une traduction intégrale dans son livre « L’empire des Ramsès  ». Le passage qui serait le premier document concernant Israël est le suivant :

 

« Une grande joie est advenue en Egypte et la jubilation monte dans les villes du Pays bien-aimé. Elles parlent des victoires qu’a remporté Mérenptah sur le Tjehenou…

Défait est le pays des Tjehenou.

Le Hatti est paisible.

Canaan est dépouillé de tout ce qu’il avait de mauvais.

Ascalon est emmené.

Gezer est saisie.

Yenoam devient comme si elle n’avait jamais existé.

Israël est détruit, sa semence n’est plus.

La Syrie est devenue une veuve pour l’Egypte.

Tous les pays sont unis ; ils sont en paix…  »

 

Le terme « Israël » vient de la traduction d’hiéroglyphes à valeur phonétique réalisée par Flinders Petrie lui-même, à savoir :

 

«  isrAr  »

 

Ces cinq lettres sont les seuls et uniques éléments à la disposition des historiens, qui permettent de prétendre que les Hébreux feraient leur entrée dans l’histoire. Et ce serait en dehors de l’Egypte. Rien d’autre n’a été découvert à ce jour. Il faut savoir que les seules données archéologiques de leur présence dans ce pays datent du VI ème siècle avant J.-C., soit sept siècles plus tard sur l’île d’Eléphantine.

Ce chapitre qui résume la Genèse et l’Exode contenus dans la Bible présentent également deux encadrés.

Le premier concerne les ancêtres d’Israël :

 

«  La Bible appelle « patriarches » les premiers descendants d’Adam et Eve, célèbres pour l’âge fabuleux que chacun d’eux a atteint. Ces premiers hommes commettent faute sur faute, le premier crime étant celui de Caïn, qui tua son frère Abel. A cause de ces fautes, le Seigneur se repentit d’avoir créé l’homme sur la terre » et détruisit sa création. Ici se situe le célèbre épisode du déluge et de l’arche de Noé, seul homme à trouver grâce devant l’Eternel. Les races humaines descendent des fils de Noé : Cham, Japhet et Sem, ce dernier étant l’ancêtre d’Abraham et des Sémites. »

 

Ainsi, au début du XXIème siècle, dans une encyclopédie historique Larousse, on reprend le concept des races issues des fils de Noé. Une telle affirmation est consternante de la part d’historiens. Faut-il rappeler que la Bible n’en fait nullement mention et qu’il a été créé par les musulmans et les chrétiens dans l’unique objectif de justifier l’esclavage des noirs ?

Le deuxième encadré concerne la Bible :

 

« La Bible est le best-seller absolu. Or, si elle raconte une histoire, elle est loin d’être un livre d’histoire. L’HISTORICITE DE LA BIBLE Ses auteurs se soucient peu d’historicité, mais veulent avant tout faire connaître la volonté de Dieu. Ils utilisent des sources différentes, venues de plusieurs tribus, empruntent des mythes aux peuples qu’ils rencontrent, sans se soucier des invraisemblances ou des anachronismes. La tradition orale est très ancienne, mais le texte n’a été fixé que très tardivement. La découverte des manuscrits de la mer Morte a fait progresser notre connaissance des textes, mais c’est l’archéologie qui fournit les apports les plus précieux, infirmant ou corroborant le récit biblique.  »

 

Il est donc précisé que la Bible ne serait pas un véritable livre d’histoire mais que l’archéologie permettrait, parfois, d’accréditer le récit biblique tout comme le pourraient les manuscrits de la mer Morte. Une telle affirmation est totalement fausse. Non seulement, aucune recherche archéologique n’a permis d’attester le récit biblique de cette époque, mais les fameux manuscrits de la mer morte, ayant été écrits entre 250 ans avant J.-C. et 28 ans après J.-C., ne peuvent absolument pas confirmer ou infirmer des évènements qui auraient eu lieu dix siècles avant. Quand on affirme que la Bible n’est pas un livre d’histoire mais que l’on prétend en même temps, que certains de ses récits correspondraient à la réalité, on travestit la vérité et l’on permet à la croyance en Dieu d’être justifiée.

Car quand on lit dans une histoire du monde publiée par Larousse, des passages tels que :

 

« …Il n’est pas certain qu’Abraham ait réellement existé ; son nom a peut-être été recréé à partir du mot « hébreu » pour donner à ce peuple un ancêtre mythique. Les sources non bibliques confirment le déplacement de patriarches, ces ancêtres dont parle la Genèse, depuis la cité d’Our en Mésopotamie jusqu’en pays de Canaan… »

« …Originaire de la tribu de Lévi, Moïse est le premier personnage de la Bible dont l’existence soit à peu près certaine ; il aurait vécu à l’époque de Ramsès Ier (mort en 1312 av J.-C.), mais plus probablement vers 1250…  »

 

On ne peut être qu’enclin à considérer que ceux qui prétendent que la Bible est une fable, sont des ignorants ou des menteurs. Comment peut-on prétendre que l’existence de Moïse est à peu près certaine alors qu’aucune recherche archéologique n’en a jamais trouvé la moindre trace ?

On trouve également dans cette encyclopédie un chapitre intitulé «  Proche Orient, Adam et Eve  ».

Le texte principal et les textes d’explications des illustrations représentant des tableaux anciens dépassent l’entendement, car la Bible y est reproduite sans aucune indication sur l’irréalité du récit. Comment expliquer la présence d’Adam et Eve dans un livre d’histoire ? Il aurait été acceptable de présenter Adam et Eve comme une croyance ayant duré jusqu’au XIXème siècle. Mais, ne reproduire que la Bible oblige à penser qu’ils ont réellement vécu.

Adam et Eve font ainsi partie de l’histoire du Proche Orient. On est loin de la définition du mot « histoire » dans le dictionnaire Larousse : « Science qui étudie le passé de l’humanité, son évolution. »

Après la période 1400-1200, suit l’étude de la période 1200-970 avant J.-C. On y trouve 20 pages pour retracer l’histoire du monde. L’histoire des Hébreux continue sur quatre d’entre elles et commence ainsi :

 

«  Proche Orient. Les Hébreux en Terre promise. Il faudra près de deux cents ans aux hébreux pour prendre la Terre promise aux populations qui y sont installées. La conquête est menée par des « Juges », chefs de tribus chargés de faire régner la paix.  »

 

Là encore, le texte résume la Bible avec la vie de David, dans un royaume riche et prospère. La Bible devient un véritable livre d’histoire et aucune mention ne vient préciser son manque total d’historicité.

On peut s’étonner que la période choisie s’arrête en 970 et non pas en 1000 par exemple. Elle doit correspondre à un évènement très important. L’explication est toute simple, la date de -970 correspond à la fin du chapitre sur les Hébreux :

 

« A sa mort, en 970 avant notre ère, David est assez puissant pour faire reconnaître Salomon comme roi de l’ensemble des tribus. »

 

La mort de David supposée en 970, sachant qu’aucune recherche archéologique n’a permis de corroborer cette date, clôture ainsi une période de l’histoire du monde.

La période suivante est 970-800 avant J.-C. Elle comprend 20 pages dont quatre consacrées au « Proche-Orient, le Royaume Juif » qui commencent ainsi :

 

« Dans la Bible, les « Livres des Rois » racontent l’histoire du règne de Salomon et de ses successeurs, dont les épisodes « merveilleux » sont des témoignages de l’intervention divine.  »

 

Toute cette période est résumée en s’inspirant exclusivement de la Bible. La question est encore une fois de savoir si elle peut représenter une source historique fiable.

Or quelle est la réalité des dernières recherches archéologiques ? On la trouve dans le livre « Les rois sacrés de la Bible, à la recherche de David et Salomon  », d’Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman :

 

« L’écart entre l’art et la littérature, d’un côté, et les données historiques et archéologiques, vérifiables et documentées, de l’autre, nous ont conduits à prendre les mythes fondateurs pour ce qu’ils sont : des visions partagées d’anciennes identités communautaires, exprimées avec puissance et talent, dignes d’intérêt, certes, mais qu’il serait faux d’interpréter de façon littérale comme des exposés fiables de véritables évènements. C’est le cas de David et Salomon, introduits dans le récit biblique comme les pères fondateurs de l’ancien Etat israélite. Pourtant, nous pouvons l’affirmer aujourd’hui- et nous le prouverons avec une abondance de détails dans cet ouvrage-, la plupart des célèbres épisodes de l’histoire biblique de David et Salomon sont soit fictifs, soit douteux sur le plan historique, soit considérablement exagérés. Dans les chapitres qui vont suivre, nous démontrerons, preuves archéologiques à l’appui, qu’il n’y a jamais eu de monarchie israélite unifiée comme celle décrite par la Bible… Sur toute la période située entre le XVIème siècle et le VIIIème siècle avant notre ère, Jérusalem n’a livré aucun indice qui puisse permettre de penser qu’elle ait été une opulente cité, la capitale d’un vaste royaume. Les données suggèrent clairement qu’elle n’était qu’un gros village, dont les habitants, peu nombreux, vivaient sur la partie nord du promontoire, près de la source de Gihon. A en juger par le seul point de vue de l’archéologie, Jérusalem, durant tout cet intervalle multiséculaire- comprenant les règnes de David et Salomon- n’était probablement rien de plus qu’une bourgade, plutôt pauvre, non fortifiée, nichée au sommet d’un promontoire, couvrant une superficie d’environ un hectare et demi, au maximum deux… En termes historiques, cela signifie que les villes que David était supposé avoir conquises étaient encore des centres de culture cananéenne durant toute la durée de son règne présumé à Jérusalem. Quant aux monuments attribués à Salomon, témoins présumés de la grandeur de son Etat, ils ont été en réalité construits par les rois de la dynastie Omride, qui régnaient sur le royaume israélite du Nord durant la première moitié du IXème siècle. Par conséquent, l’archéologie, loin d’avoir démontré la fiabilité historique du récit biblique, nous a au contraire contraints à réévaluer radicalement la nature de la société de Juda et d’Israël au Xème siècle avant notre ère.  »

 

Ainsi les dernières recherches archéologiques sont sans équivoques : la Bible ne peut servir de base historique pour décrire les époques de David et Salomon. Dans le passé, certains pouvaient douter d’une telle affirmation car elle reposait sur l’inexistence d’informations. Aucune recherche ne confirmait ni n’infirmait la Bible. Aujourd’hui par contre, toutes les découvertes avec des datations précises démontrent, sans ambiguïtés, son caractère imaginaire.

Il faut noter que de nombreux croyants s’opposent fermement aux démonstrations des archéologues et cherchent par tous les moyens à décrédibiliser leurs découvertes. Il leur est impossible d’accepter que la Bible ne décrive pas des faits réels.

Il n’est pas contestable d’affirmer que la Bible a influencé l’histoire du monde.

Il n’est pas contestable de la mentionner comme étant le fondement de la vie de nombreux peuples depuis son écriture au VIIème siècle avant J.-C.

Par contre, l’utiliser aujourd’hui pour décrire dans le détail l’histoire du Proche-Orient dans l’antiquité relève de la falsification. Il n’est pas acceptable de faire des Hébreux un peuple, qui aurait marqué l’histoire de l’antiquité dans le monde, quand on sait que cela ne repose sur aucune réalité. Au début de notre ère, la terre était peuplée d’environ 250 millions d’habitants, les Hébreux n’étaient que quelques dizaines de milliers et pratiquement aucun texte ne parle d’eux.

Pendant des siècles, on a cru que la terre était plate et qu’elle était le centre de l’univers. On a découvert un jour que tout cela était faux et la connaissance du monde a pu commencer à se développer.

Pendant des siècles, on a cru que ce qui était raconté dans la Bible était vrai. On a découvert depuis des dizaines d’années que tout cela était faux. Continuer à utiliser la Bible comme une référence historique devrait relever maintenant de la révision historique et du prosélytisme religieux.

Qu’une encyclopédie de l’histoire du monde proposée par les Editions Larousse, participe à cette désinformation est particulièrement grave. Quand on lit ce genre d’ouvrage, on ne doit pas se poser de questions sur la véracité des faits qui y sont exposés. On ne doit pas douter de la fiabilité et de l’objectivité de ce qui y est écrit. Ce n’est malheureusement pas le cas et le pire est de constater que personne n’en a contesté le contenu.

Quel est le but poursuivi par les Editions Larousse et Claude Mossé en particulier, en donnant aux Hébreux une importance dans l’antiquité qu’ils n’ont jamais eu et en accordant à certains passages de la Bible une réalité historique dont il a été prouvé qu’ils relevaient de l’imagination humaine ?

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